Vis ma vie de nomades !!

Lors de notre road trip, nous avions eu un aperçu de la vie de nomade en passant plusieurs jours dans des familles, dont notamment 3 jours avec la famille d'Urnaa. L'entente y avait été excellente et, en partant, nous avions ainsi été invités à revenir chez eux. Nous y avons été tellement bien accueillis que nous avons décidé de donner suite à cette invitation et de passer ainsi notre dernière semaine en Mongolie chez eux : 4 jours chez Narka et Bold (le frère aîné d'Urnaa) et 2 jours chez Jika et Nolwa (le plus jeune frère d'Urnaa).

Cela nous a permis de nous immerger à nouveau dans leur quotidien en les aidant dans leurs différentes tâches. Lors de notre séjour, la traite des chèvres était suspendue car les bêtes avaient été vaccinées. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'y avait plus rien à faire... bien au contraire !

Les journées sont rythmées par quelques tâches incontournables : aller chercher de l'eau au puit, regrouper les animaux pour les amener aux points d'eau, vérifier que les troupeaux sont au bon endroit... Ces tâches sont plutôt celles réservées aux hommes, c'est donc Yves qui partait à cheval ou à moto aider les hommes de la maison.

Sabrina (et parfois Fléole et Circée) participait à la préparation des repas.
Une chèvre a été tuée à notre arrivée pour nous nourrir pendant cette semaine. Là encore, les rôles sont bien répartis et la découpe se fait quasiment les yeux fermés. L'homme s'occupe de la mise à mort, de la découpe de la peau et de la viande, la femme gère les abats.

Il faut savoir que pour les nomades, le concept du "zéro déchet" est intégré dans les gènes, on ne jette rien! C'est impressionnant! Lors de la découpe d'un animal, tout est utilisé...

Sabrina a pu donc s'essayer aux recettes traditionnelles mongoles, qui, bien entendu, sont très tournées vers la viande : Tsuivan (pâtes avec des pommes de terre, carottes, oignons et viande), le khorkhog (sorte de potée mongole, la viande peut parfois être cuite sur des pierres chaudes), des mantuum (Pain cuit à la vapeur), les kuushuur (chausson à la viande), et même des spaghettis bolognese à la chèvre ... de beaux moments de partage avec Narka notamment, autour du poêle à bois.

Les enfants étant en vacances à cette période, nous avons également pu les aider dans les tâches qui leur sont réservées : ceuillette d'oignons sauvages (utilisés ensuite en condiment ), ramassage de crotin de cheval utilisé comme combustible (on vous a bien dit, rien ne se perd!).

Nous avons aussi eu l'occasion de participer à des activités plus "extraordinaires" :
- les "voisins" (à 5km de là) de yourte de Narka nous ont invités à la cérémonie de "baptême" des poulains de l'année. Il s'agit de marquer les poulains aux insignes de la famille, permettant de les retrouver s'ils s'égarent dans la steppe. C'est l'occasion de se retrouver et de partager ... de la viande bien sûr! Pour l'anecdote, nous avions fini de manger le khorkhog à 14h30 (et on avait fait honneur, surtout que les invités ont toujours les morceaux de choix) et à 16h, on se retrouve à manger du mouton, fraîchement tué : à chacun sa poignée de viande ! Avec un peu de vodka, ça passe!

- Yves a eu également la chance de participer au montage complet d'une yourte. A 5/6 personnes, en deux heures, c'était réglé !

Et dans les moments "creux", l'après-midi notamment quand le soleil tape, ce sont des parties de jeu qui s'organisent. Les mongols sont de grands joueurs et des fins stratèges.

On en profite également pour échanger sur nos modes de vie, notre voyage, la couture. Tout ça en langage des signes et anglais approximatif !

Nous avons ainsi pu en savoir plus sur les coutumes nomades et découvrir que si on offre un cadeau à un mongol, il t'en offre 10 en échange ! Nous sommes ainsi repartis les sacs à dos remplis de gâteaux, sucreries, chaussettes,...

Bref une semaine de partage, là encore chargée en émotions et riche en expériences.

C'est pour nous une bonne remise en question sur notre mode de vie, quand on voit des familles qui, par choix, vivent sans eau courante, sans toilettes, sans électricité, avec une cuisine au feu de bois,... Plus globalement, nous nous retrouvons totalement dans les valeurs fondamentales du nomadisme. L'hospitalité, le respect (de la nature, de son prochain ...), l'humilité et la générosité font partie de l'ADN des nomades, et de la famille d'Urnaa en particulier. Leur conception de la politesse est en revanche assez déroutante pour nous, européens, au 1er abord. Jamais de merci, de s'il te plait, d'au revoir exprimés, puisque l'hospitalité et l'entre-aide sont à la base du nomadisme.

Bref, le nomadisme est vraiment inspirant pour nous. Nous sommes donc particulièrement heureux d'avoir choisi de passer notre dernière semaine dans cette famille, comme une apothéose au voyage !

Aussi, c'est avec le sentiment de quitter notre famille que nous repartons le coeur gros et la larme à l'oeil, en espérant pouvoir les accueillir chez nous un jour...

Pour finir, on souhaite vous présenter les différents membres de cette - notre - famille formidable :
- Narka, la chef de la famille, froide au 1er abord mais d'une extrême gentillesse

- Bold, le taiseux qui, derrière la carcasse impressionnante, cache une sensibilité palpable

- Bolt bataar, jeune ado très agréable toujours disponible pour les tâches quotidiennes

- Purutsiruun, la douce et jolie, véritable rayon de soleil dans la famille

- Tsiriin dutch, le cousin malin, roublard au jeu et toujours prêt à faire le pitre

- Tsiriin doltoln, la cousine (et soeur de Tsiriin dutch) ultra serviable et, comme son frère, redoutable au jeu

- Jika, toujours dynamique et un peu plus anglophone que les autres membres de la famille
- Nolwa, le colosse au coeur de beurre, toujours souriant 

- Torki, le solitaire et mystérieux copain de jeu de Philéas 

- Bouna, le mini Nolwa