Mongolie en road-trip, sensationnel !!!

30/07/2019 08:25

Après ces 2 mois pleins de surprise en Chine, nous prenons la direction de la Mongolie, destination qui nous attire tout particulièrement. On commence par une bonne nouvelle pour notre budget, en trouvant une combine pour faire le trajet Pékin / Oulan Bator à moindre coup (6 fois moins cher que le transmongolien, pour le même parcours). Les 27 heures de train (en 2 fois) reliant les deux capitales nous permettent de nous imprégner progressivement de paysages de plus en plus désertiques.

A ce stade du voyage, il nous reste 2 mois de périple et l’idée de départ était de passer 1 mois en Mongolie et 1 mois en Russie. C'était sans compter sur la géopolitique actuelle et l'impossibilité désormais de demander, pour un européen, un VISA russe hors de son pays de résidence (et moins de 3 mois à l’avance). L'obtention d'un VISA de transit est toutefois possible et nous ajustons donc notre plan de départ, d'autant que l'extension du VISA mongole semble aisé : ca sera donc deux mois ou presque en Mongolie et 5 jours en Russie, le temps de la traverser en transiberien.

L'extension de notre durée de séjour en Mongolie nous offre ainsi la possibilité de découvrir le pays un peu plus en profondeur. Aussi, si l'idée initiale était de commencer par un road trip de 10-15 jours dans le pays, on y incorpore quelques points de chute complémentaires et on prévoit également plus de pauses. On finalise alors un itinéraire de 23 jours à travers le désert de Gobi et les montagnes de la Mongolie centrale... itinéraire qui changera finalement chaque jour ou presque en fonction de nos envies, de la sympathie des familles rencontrées, des fortes chaleurs, des dates de festival, etc.

Sur cette base, il a fallu ensuite se décider sur la façon de mener à bien ce road trip. Le faire seul parait globalement peu recommandé et le faire en mode totalement organisé ne nous attire pas trop, sans compter l'incompatibilité avec notre budget. On opte alors pour la solution consistant à disposer d'une voiture avec chauffeur : c'est donc parti pour un périple de plus de 3 semaines, avec notre super van russe et notre non moins super chauffeur, Soyoloo (se dit Soïdae)... qui deviendra rapidement plus qu’un chauffeur : cuisinier à ses heures, tonton, ami etc !

On ne va pas laisser durer le suspens... ce road trip aura tout simplement été sensationnel. On le recommande à toute personne appréciant les grands espaces sauvages, la solitude, l'authenticité dans les relations humaines, la découverte des modes de vie traditionnels, ... et à condition toutefois d'être un peu aventurier dans l'âme (c'est rude quand même !) et de ne pas être trop à cheval sur le confort (dormir à terre, pas d'eau courante, rarement des toilettes, une douche tous les 5 jours aux bains publics, ...).

Une fois n'est pas coutume dans ce voyage, ce sont les rencontres qui ont participé à ce nouveau coup de coeur pour toute la famille. En commençant notre trip par 3 jours dans une famille de nomades, nous avons ainsi pu apprécier leur hospitalité légendaire et nous imprégner rapidement de la simplicité de la vie de nomades : ramener les troupeaux perdus dans les steppes, remonter l’eau du puit pour les bêtes, traire le bétail, tuer un mouton, fabriquer les pâtes maison, les aliments blancs (lait, crème, yaourt, fromage, alcool de lait), ... Le meilleur moyen de s'immerger (et de se mettre, par la même occasion, dans la peau de nos grands parents) aura été de mettre la main à la pâte et de participer ainsi aux différentes tâches quotidiennes estivales, en particulier à la traite. Les creux en journée auront été le plus souvent occupés avec les enfants de la famille, avec qui nous avons énormément joués, notamment aux échecs.

Au sein de cette famille et des autres familles de nomades chez qui nous avons logé, parfois en demandant l’hospitalité, l’accueil s’est toujours fait en toute simplicité et avec beaucoup de bienveillance. Sans réellement nous témoigner leurs émotions, nous avons régulièrement senti que notre présence leur faisait plaisir et, avec des sourires et quelques mots, de belles relations se sont installées avec certaines familles. Nous avons ainsi régulièrement été invités dans la yourte familiale pour partager du thé au lait, un yaourt de yak ou de chèvre (selon les régions), quelques verres de vodka, ... On retiendra notamment l'accueil royal d'une des familles à proximité du lac Shreet, avec des enfants adorables et une mamie inoubliable.

En quittant les familles et ce, à plusieurs reprises, nous avons été invités à revenir chez eux dès que l’on voulait, nous signifiant que « la maison est ouverte pour vous ! ». Connaissant le caractère réservé des Mongols, c’est avec beaucoup d’émotions que nous avons reçu ces invitations. Reste à voir si nous y donnerons suite... Avant de changer de sujet, quelques dernières images d'une des familles de nomades chez qui nous avons demandé l'hospitalité. C'était la 1ere fois qu'ils accueillaient des étrangers et les échanges ont ainsi été très intenses.

Un voyage en Mongolie, notamment dans les familles de nomades, est également indissociable de la vie en yourte, habitat traditionnel par excellence dans le pays. En dehors de la capitale, c’est effectivement l’habitat principal dans les petites villes et surtout dans les steppes, où vivent les « vrais » nomades et les nomades sédentarisés. La vie en yourte illustre parfaitement l’art de vivre Mongol et leur attachement à une vie libre et tournée vers la nature. Là encore, notre immersion dans les familles de nomades nous a permis de nous imprégner des règles inhérentes à la vie dans une yourte et à l’organisation au sein de celle-ci.

Au delà de l’humain et de la vie en yourte, c’est évidemment le cadre naturel qu’offre la Mongolie qui nous a séduit. A commencer bien entendu par le désert de Gobi et sa diversité de paysages assez incroyable : dunes de sable, oasis, canyons, rochers multicolores, gorges profondes avec de la glace au fond, ...

L’un de nos coups de cœur aura été le canyon très isolé de Khermen tsav, où nous resterons finalement qu’une seule nuit compte tenu de la chaleur écrasante. On n’a toutefois pas regretté le gros détour, qui nous a permis de nous retrouver seuls au milieu de ce canyon coloré. Magique !

Après 10 jours dans le Gobi, dans des paysages très minéraux et dans la chaleur, c’est avec beaucoup de plaisir que nous avons changé de décor en milieu de trip. En effet, la Mongolie centrale est plus montagneuse et c’est donc au milieu de paysages verdoyants, de lacs d’altitude et de rivières vivifiantes que nous avons passé la 2nde moitié de ce périple. C’est certes moins impressionnant que le Gobi, mais ce fut extrêmement plaisant de retrouver des alpages, surtout en pleine saison de floraison (sur la 1ere photo, le camp de la famille de nomades chez qui nous logions) !

Et, entre le désert et les montagnes du Centre, ce sont essentiellement des steppes à perte de vue qui « rythment » le paysage. Certains trouvent ça monotone ; nous, on ne s’en est jamais lassé, il y a toujours une lumière différente, des chevaux qui courent, un vautour qui nous survole... et puis, les longues étapes de route au milieu des steppes sont propices à la méditation, et ça fait du bien de laisser son esprit gambader dans l’immensité des steppes ;-) !

Si nous avons principalement traversé la Mongolie en van russe, c’est surtout à pied, via de magnifiques randonnées (en visant souvent un sommet), mais aussi à dos de cheval et de chameau que nous avons pu apprécier toute la richesse des paysages mongols. La sensation d’immensité et de liberté fut assez phénoménale à chaque fois car aucun chemin, aucune barrière, aucune clôture ne vient guider les pas ou l’esprit. Cette liberté, nous l'avons également ressentie en posant notre tente au milieu de nulle part.

Et c’est dans cette immensité, majoritairement seuls, que nous avons pu observer la biodiversité en toute quiétude. Le contraste entre les rares plantes qui parviennent à pousser dans le désert et l’explosion florale dans les alpages a été assez saisissant et intéressant, sans compter quelques belles observations parmi la flore des montagnes. Côté faune, si nous regrettons de ne pas avoir observé de loup (même en se levant à 5h du matin ;-) ), nous nous sommes tout de même consolés avec des gazelles, des renards des steppes, des marmottes, des rapaces (aigles, gypaètes, vautours, etc.)... et la star locale, le Cheval de Prewalsky, unique cheval sauvage encore en vie sur terre, avec sa petite population de 350 individus !!

On terminera le tour d’horizon de notre road trip avec les manifestations et festivals auxquels nous avons participés. Chaque année, a en effet lieu à la mi-juillet, le Nadaam, fête nationale mongole. Durant l’événement, trois compétitions sportives s’enchaînent : le tir à l’arc, les courses de chevaux et surtout la lutte, sport nº1 en Mongolie. Si le Nadaam principal a lieu à Oulan Bator, où la plupart des touristes étrangers se rendent, tous les villages et villes du pays organisent leur Nadaam. Aussi, c’est dans l’un d’entre eux (Uyanga), que nous pu prendre part à la fête. Ce fut assez passionnant à observer, notamment les lutteurs, tout le rituel qui entoure cette pratique sportive (costumes des lutteurs et arbitres, danse de l'aigle avant et après le combat ...).

En dehors du Nadaam, nous avons également eu la chance d’observer un concours de tir d’osselet (pas certain qu’il y ait un nom français). Là aussi, au delà du concours, c’est tout le folklore autour de l’événement qui fut intéressant d’observer : costumes traditionnels, chants diphoniques pendant les tirs, ...

Et voilà, on a voulu être synthétique mais pas certain qu’on y soit parvenu... En même temps, résumer 23 jours de trip passionnant, c’est pas si simple ;-) On espère en tout cas que ce récit vous a donné envie de découvrir la Mongolie, ses paysages incroyables, ses traditions encore bien ancrées et son peuple « vrai » et accueillant (bien que ne montrant que rarement ses émotions). De notre côté, ce trip en Mongolie aura été parfait pour succéder à notre coup de coeur chinois. Les deux pays sont totalement incomparables, mais tout aussi dépaysants, bien que pour des raisons différentes.

Enfin, on remercie la Russie de nous avoir refusé notre VISA de 30 jours, car cela nous donne désormais 1 mois supplémentaire pour continuer à découvrir la Mongolie !!